Guerre Israël-Hamas : l’ONU met en garde contre un « massacre » à Rafah en cas d’opération militaire

Près d’un 1,2 million de Palestiniens ont trouvé refuge dans cette ville du sud de l’enclave palestinienne alors que Netanyahu menace toujours de lancer son offensive.

INTERNATIONAL - Les négociations piétinent et le risque d’une opération militaire à Rafah ne diminue pas. Alors que les bombardements israéliens quotidiens sur la bande de Gaza se poursuivent ce vendredi 3 mai, après bientôt sept mois de guerre, la ville de Rafah n’échappe pas à la règle. De quoi profondément inquiéter les Nations unies.

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Car jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé son ambition d’« anéantir » les dernières brigades du Hamas présentent, selon lui, dans cette ville du sud de la bande de Gaza. « Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah », a-t-il répété, réaffirmant au passage son intention de lancer cette offensive « avec ou sans accord » de trêve.

L’ONU a donc mis en garde ce vendredi contre toute action militaire terrestre sur Rafah. Un avertissement partagé sur X par le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« L’OMS est profondément préoccupée par le fait qu’une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux », a ainsi écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Outre le « massacre de civils », une offensive serait « un coup dur pour les opérations humanitaires dans l’ensemble de la bande de Gaza » car Rafah « est au cœur des opérations humanitaires », a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU, Jens Laerke, à Genève. Il faut dire que la réponse militaire israélienne depuis l’attaque du 7 octobre a poussé près d’1,2 millions de Palestiniens en direction de Rafah.

Jens Laerke a d’ailleurs cité plusieurs exemples d’opérations d’aide menées à Rafah qui pourraient être réduites à néant en cas d’offensive militaire : à commencer par les cliniques médicales et des points de distribution de nourriture. Il mentionne aussi les centres pour enfants souffrant de malnutrition.

The Guardian souligne également qu’à Genève Rik Peeperkorn, un responsable de l’OMS, a assuré qu’un plan d’urgence en cas d’incursion à Rafah était déjà préparé. Mais il l’a qualifié de simple « pansement », estimant que cela n’empêcherait absolument pas la mortalité et la morbidité d’augmenter encore en cas d’opération militaire.

Il a aussi annoncé l’ambition de construire un nouvel hôpital de campagne, tout en reconnaissant que cela restait insuffisant face au risque de morts. Pour conclure, le responsable onusien a évoqué un dernier point extrêmement préoccupant que provoquerait une offensive israélienne à Rafah : la fermeture du passage entre Gaza et l’Égypte à Rafah. Car en cas d’incursion, les opérations d’aides humanitaires seraient dans l’incapacité d’importer les fournitures médicales depuis ce passage vers l’Égypte.

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